"Aussitôt après nous commence le monde que nous avons nommé, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne. Le monde qui fait le malin." Charles Péguy

22/09/2008

Modernité et christianisme


"Tout dans le monde moderne est d'origine chrétienne, tout, même ce qui nous paraît le plus antichrétien. La Révolution française est d'origine chrétienne. Le journal est d'origine chrétienne. La science physique est d'origine chrétienne. Les attaques contre le Christianisme sont d'origine chrétienne. Il y a une seule chose, une seule existant de nos jours, dont on puisse dire en toute vérité qu'elle est d'origine païenne, et c'est le Christianisme."
G.K Chesterton, Hérétiques.

11/09/2008

La France est-elle soluble dans le Califat ?


A propos de l’ouvrage de Corinne Maier et Frank Martin, Manuel de savoir-vivre en cas d’invasion islamique.

Depuis ma conversion à l’islamophilie, une question me taraude, la France serait-elle soluble dans le Califat ? Si tel était le cas, ce serait heureux. En effet, nous sommes si embêtés aujourd’hui avec ces histoires de chocs des civilisations et de différences culturelles insurmontables que le mieux serait certainement de savoir dépasser tout ça grâce à la promotion d’une culture universelle qui saurait s’imposer à tous. Ça serait une bonne occasion de souligner les racines communes de l’humanité, et de prouver que, lorsqu’on sait lui tendre la main (quand je dis on, je parle des hommes bien sûr, pour les femmes c’est a priori plus délicat), l’Autre islamiste n’est pas si différent de nous et qu’il peut se montrer lui-même très ouvert. Et quoi de plus élégant de la part d’une culture majoritaire, la culture française, ou « gauloise », comme aiment à l’appeler les auteurs de l’ouvrage dont il sera question ici, que d’adopter la culture d’une minorité et de renoncer à la sienne ? N’est-ce pas le sacrifice suprême qui serait ainsi effectué pour la bonne cause de l’ouverture à l’Autre ? Le sacrifice de soi, l’acte christique par excellence… Paris, si l’on y réfléchit un peu, vaut bien plus qu’une messe…

C’est pour cette raison que le petit livre de « l’auteure » Corinne Maier, comme l’appelle son éditeur(e ?), tombe pour moi à point nommé. Le but de cet ouvrage, intitulé Manuel de savoir-vivre en cas d’invasion islamique, et publié par Michalon, est au fond moins de nous préparer à l’arrivée d’un régime islamique en France que de nous prouver que d’une certaine façon ce régime est déjà là. En effet, à en croire Corinne Maier et le co-auteur du livre Frank Martin, à y regarder de près, nous serions bien en peine de trouver des différences vraiment substantielles entre la France d’aujourd’hui et le régime islamique qui s’imposera demain dans notre pays. Comme le dit la quatrième de couverture « islamique ou pas, la France sera toujours la France ». Prenons pour commencer le problème des Dhimmis, ces « soumis » ou ces « protégés » qu’étaient en terre d’islam les Juifs et les chrétiens, et qui se devaient par exemple de porter des vêtements de couleurs vives afin de ne pas être confondus avec les bons musulmans. On pourrait penser qu’une « société à deux vitesses » de ce genre ne pourrait exister dans un pays attaché à l’égalité des citoyens et aussi, incidemment, à leur liberté. Mais ce serait oublier, comme le soulignent avec à-propos les deux auteurs, que pour ce qui concerne les Dhimmis la France n’a de leçon à recevoir de personne : grâce à ses immigrés, ses femmes et autres minorités visibles (p. 23), c’est une experte en la matière. Les Dhimmis sont déjà parmi nous, et avec l’avènement d’un régime islamique, même si ces Dhimmis ne seront plus nécessairement les mêmes, le concept restera, l’hypocrisie en moins. Au diable l’égalité formelle, vive la dhimmitude réelle ! Nous n’aurons qu’à nous féliciter de cette clarification sémantique.

« Ciao le petit Jésus, bonjour le Prophète (p. 21) »

Pour ce qui concerne la religion catholique, comme le soulignent les auteurs, il ne faut pas trop s’en faire. Presque plus personne en France n’est vraiment catholique, et les catholiques eux-mêmes ont tendance à s’asseoir sur les principes si difficiles à respecter de cette religion si austère (bien qu’elle fut à l’origine d’un foisonnement artistique sans équivalent dans l’histoire humaine, les voies du Seigneur sont impénétrables). En outre les auteurs, reprenant ainsi sans apparemment le savoir la rhétorique musulmane (mais ça n’en a que plus de valeur et prouve que l’islamisation des esprits est plus poussée encore que les auteurs ne le pensent), insistent sur la communauté de pensée qui réunirait les « religions du Livre ». D’une religion du Livre à l’autre, c’est kif-kif bourricot comme on dit à peu près des deux côtés de la Méditerranée, et il faudrait vraiment être un catholique coincé et frileux pour se formaliser d’une simple évolution du vocabulaire (de catholique à musulman) qui ne changera rien sur le fond.

Peut-être certains d’entre vous s’inquiètent-ils de la sévérité de la loi coranique ? Qu’ils se rassurent, cette loi n’est que rarement appliquée par les pays musulmans, en outre s’il faut en croire Foucault revu et (sévèrement) corrigé par les auteurs (p. 67), l’Occident en choisissant de surveiller plutôt que de punir n’a guère amélioré la condition du délinquant, potentiel ou avéré.
Pour les autres points qui pourraient poser problèmes, je vous renvoie à cet ouvrage qui fait d’une façon très efficace l’apologie d’une nouvelle sorte de regime change. Bush revu par Ben Laden. De quoi, une fois encore, réconcilier les frères ennemis.

Pour en revenir à la question d’origine, la France est-elle soluble dans le Califat ? la réponse est oui, bien sûr. A condition de faire quelques efforts pour ce qui concerne la diversité, aujourd’hui mieux défendue selon nos auteurs dans les pays musulmans qu’en France, la France est aisément soluble dans le Califat. A condition aussi, comme le disent encore les auteurs, que les Français sachent rester fidèles à eux-mêmes, comme ils ont su le faire sous Vichy par exemple (p.172).

Voilà, la preuve est faite, la France cumulant tous les défauts d’une république islamiste sans en avoir les avantages, autant se débarrasser dès que possible de ce nom propre encombrant et chargé d’une histoire aussi répugnante qu’incompréhensible. Si l’on considère en outre qu’une telle unification de la société française sous la bannière de l’islam ne pourra que favoriser la paix sociale, disons-le tout net, le plus tôt sera le mieux !

09/09/2008

La France, ses racines arabes et moi



Brève histoire d’une conversion, ou comment, grâce au Courrier de l’Atlas, je suis devenu islamophile.

Bon, en cette rentrée, j’avais décidé de faire un effort. C’est qu’à force de me l’entendre dire il m’a fallu l’admettre : j’étais bien trop borné, beaucoup trop franco-franchouille pour passer inaperçu parmi les branchouilleux branchouilles, ces heureux habitants d’une capitale largement ouverte sur le monde et furieusement métissée. Moi, au contraire, honteusement replié sur mon identité à moi, fermé à l’universel, refusant de sortir de mon trou, pas du tout catholique au fond, je leur faisais honte, en tant que concitoyen, à moins que je ne leur servisse de faire-valoir. Mon visage pâle prenait mal le soleil. Casper le fantôme qu’ils m’ont même surnommé un jour de cuite citoyenne, pour me punir de ma blancheur pas repentante ou pour mettre leur propre hâle en valeur, je ne sais. Mais dans un cas comme dans l’autre la sentence est restée la même : j’étais bien trop attaché à mes racines, trop fidèle à mes ancêtres. On allait me dépoussiérer tout ça, me tailler un costard à la page, faire de moi un homme neuf. C’est-à-dire ouvert et sans passé, un mec trop cool, quoi ! Bigarré même, n’ayant pas peur des mots. Bref, on allait extirper les racines du mal.
C’est que, depuis trop longtemps, je filais un mauvais coton xénophobe, 100 % Made in France, comme si c’était encore possible. A l’heure de la mondialisation-mondiale, être franco-franchouillard, c’était plus trop pensable comme projet d’avenir, presque interdit, un délit moral, à défaut d’être positivement un crime. Un ringard qui s’assume, c’est comme un fumeur pas honteux, c’est à peine tolérable, ça sera plus toléré très longtemps d’ailleurs. Des lois contre ça sont en préparation, paraît-il.
Mes proches les mieux intentionnés me l’ont donc fait savoir, tout ça n’avait que trop duré, j’allais finir par nuire à ma famille. A l’école déjà, on regardait en coin mes gamins parce que papa et maman n’avaient pas concocté de « cakes solidaires » aux olives citoyennes pour la dernière fête de fin d’année, et aussi parce qu’on ne les avait pas entendus chanter assez fort avec les « animateurs de luttes » venus sensibiliser les écoles au sort des sans-papiers. Il se murmurait même que sur mes conseils on les aurait aperçus, ces voyous, sécher les cours d’éveil à la foi dans l’Autre pour aller à la messe. Des calomnies bien sûr.
Au point où on en était, j’ai préféré prendre les devants. M’ouvrir au monde, me laisser aller au progrès qui fait rage et me défaire de mes crispations identitaires, ça devenait presque vital. Je n’avais pas le choix au fond, c’était ça ou disparaître à jamais dans les limbes de la ringardise.
J’ai donc franchi le pas, je me suis fait catéchumène en l’Eglise de la modernitude. J’ai acheté une belle paire de roller, un magnifique costume ethnique tout neuf en coton garanti 100 % équitable, et surtout j’ai changé de lectures, j’ai laissé Joseph de Maistre dans un coin (pas trop loin quand même) et je me suis procuré à la bibliothèque municipale plein de livres à la gloire de l’Autre et du Différent. Et même des magazines en vente chez tous les bons kiosquiers. Pour comprendre enfin. Et m’amender définitivement. Mais je ne pensais pas en m’aventurant sur la route de la modernitude que tout ceci irait aussi loin…
Car c’est ainsi que la foudre céleste m’a foudroyé. Mon ancien moi catholique et ringard réduit en cendres, désintégré en un instant par l’éclair divin. La vérité m’est soudainement apparue dans toute sa splendeur ! Je le savais maintenant, avant quand j’étais Français et catholique, j’errais dans la mécréance et la méchanceté, maintenant que j’ai découvert le vrai chemin vers la lumière du grand Autre, je suis devenu gentil. C’est vrai je vous le jure, c’est l’Autre qui me l’a dit, moyennant 2,50 € chez le marchand de journaux. Faites l’expérience vous-même ! Echangez cette modeste somme contre cette excellente revue à destination de la communauté maghrébine en France qu’est Le Courrier de l’Atlas, dans laquelle, profitant du zèle du néophyte qui m’habite, je me suis plongé avec ferveur ce week-end. J’y ai découvert dans le numéro 18 (septembre 2008 après Jésus-Christ) que la France et l’Europe ces deux vilaines, reniaient leurs racines arabes. Arabes, vous êtes sûrs ? Oui, oui, arabes. Car si l’Europe n’a pas de racines chrétiennes (c’est le même magazine qui nous l’affirme en stigmatisant, page 35, ce concept « lourdement chargé du point de vue idéologique » de racine), elle a des racines arabes. La preuve ? C’est qu’elle les renie ! A la tête de cette grande entreprise de reniement (dans la lignée, faut-il le remarquer ? du premier des Saint Pères, saint Pierre, renieur en chef, on doit avoir ça dans le sang au nord de la Méditerranée !) se trouve le chercheur Sylvain Gouguenheim. Certains d’entre vous mal informés pensaient peut-être que Gouguenheim était cet obscur chercheur tout juste sorti de l’anonymat par une docte meute le temps d’un petit lynchage médiatique comme notre époque aime à en mettre en scène, afin de réaffirmer son islamophilie fondatrice. Pas du tout. Gouguenheim est le chef d’un complot européen de grande ampleur visant à nier les racines arabes de l’Europe ! C’est un peu hardi comme hypothèse, me direz-vous, mais quand on constate que Gouguenheim a reçu le soutien d’au moins trois éditorialistes, dont Roger-Pol Droit et Ivan Roufiol et de deux chercheurs, Rémi Brague et Jacques Le Goff, alors qu’à peine 56 historiens et philosophes ont signé une tribune, assez inhabituelle à l’encontre d’un collègue dans Libération, qu’à peine quelques dizaines d’articles sur la toile ont pourfendu sans trop de scrupules son islamophobie, que l’on se rend compte que, dans une démarche tout aussi inhabituelle, Gouguenheim a été réprimandé par son employeur, l’Ecole normale supérieure de Lyon, pour avoir dérogé à la bienséance islamophile, on se rallie sans hésiter à la thèse du complot. L’Europe renie en masse ses glorieuses racines arabes ! C’est bien évident !

Voilà comment Dieu m’a parlé à l’oreille. Je livre ce témoignage afin que chacun en prenne de la graine ! Moi qui aime tant les racines et la tradition, je sais enfin lesquelles sont compatibles avec la modernité obligatoire. Certainement pas d’hypothétiques racines chrétiennes dont personne ne veut, mais bien plutôt mes toutes belles toutes neuves racines arabes et musulmanes, qu’à propos desquelles, à moins de me faire traiter de raciste et d’islamophobe, je ne saurais ironiser. N’en déplaise à saint Pierre et à ses successeurs, cette bande de renieurs !
Inch’Allah, et bon Ramadan à tous !

04/09/2008

Homo Pouvoirdachetus est l’avenir de l’homme !




Mon Dieu, donnez, donnez-moi, le pouvoir d’achat quotidien !

In memoriam Homo Sapiens







Seul et abandonné face à son écran, le vieil Homo Sapiens s’interroge. « Le clavier a-t-il été créé pour mes doigts, ou mes doigts pour le clavier ? Sachant que je n’ai que deux narines, que ferai-je de mes dix doigts, lorsqu’ils seront las de tapoter ? » Grave question en vérité, que notre époque, qui semble frapper toute autre activité que celle d’acheter ou de tapoter du sceau de l’incongruité ou de l’obsolescence, n’aide pas à résoudre. Que puis-je faire en effet que je ne puisse acheter ? Par exemple, s’il me venait, à moi, Florentin Piffard, qui prétend encore absurdement peut-être appartenir à cette obsolescente espèce qui réunissait naguère ces primates que l’on appelle Homo Sapiens, l’idée de réparer mes vieilles fenêtres en bois, et de parler de mon projet à Eloi, mon jeune et dynamique conseiller clientèle de chez Leroy-Merlin, il aurait vite fait de me convaincre de l’inanité de mes velléités de bricoleur et de me pousser à me procurer sans attendre des fenêtres PVC d’un hideux plastic standard qui jureront atrocement avec les vieilles briques rouges qui les encadrent. Découragé par la litanie des inconvénients liés à un tel projet de réparation qu’il égrènerait sans hésiter, je me rendrais rapidement aux implacables arguments du jeune Eloi (« En termes de coût et de simplicité, mais aussi d’isolation phonique et thermique, c’est incomparable ! Mais, bon c’est vous qui voyez ! »). Isolé phoniquement et thermiquement, c’est moi qui voit en effet : comme le souligne avec élégance Benoît Duteurtre dans ses belles chroniques et encore dans son dernier et magnifique roman, qu’il s’agisse des objets, des valeurs, ou même des relations entre les gens, notre monde remplace, il ne répare pas. Exit le bricolage, donc. Et bonjour Agoravox.

« Le monde n’est pas une marchandise » proférait, plein d’optimisme, un vieux paysan moustachu. Le vieux monde de ce vieux paysan peut-être, mais le nouveau ? S’il n’est pas une marchandise, qu’est-il donc, un écran ? Et pourquoi pas les deux en même temps ? C’est ce qu’a apparemment compris une bande de créatifs employés par le groupe Auchandirect.fr dans une campagne de publicité qui explique sans ambages et sans précautions inutiles que « pour vos courses, il est temps d’évoluer ». Et de mettre en scène un Homo Pouvoirdachetus (ainsi par moi baptisé) de sexe féminin, bougeant au rythme d’une (fort heureusement) inaudible mélopée country ou funky, comme en témoigne son déhanchement de rodéo et son doigt triomphalement pointé vers le ciel (et incidemment peut-être, vers ce mot « évoluer » qui sonne ici comme un horrible impératif auquel le pire des ringards ne saurait se soustraire à moins de provoquer les foudres du ciel en question) comme pour remercier une divinité toute neuve, fraîchement lancée sur le marché des idoles par ces démiurges invisibles et néanmoins salariés que sont les susdits créatifs d’agence de pub, à moins que cette divinité ce ne soit tout simplement elle-même, parfaitement satisfaite, telle un Pokemon pour adulte, de sa récente et ultime évolution (1).

A les en croire en effet, cette Homo Pouvoirdachetus marque le stade ultime de l’évolution d’Homo Sapiens (2) qui faisait ses courses comme il se doit pour une archaïque créature adamique d’après la Chute, la sueur au front et le rictus de souffrance aux lèvres, poussant devant lui, traînant derrière lui, caddy et cabas. Libéré du fardeau ancestral que constitue selon Auchandirect.fr la corvée des courses, Homo Pouvoirdachetus peut donc enfin s’adonner au plaisir trop longtemps bridé du déhanchement en solitaire. Le triomphe définitif et absolu de la cigale sur la fourmi. Quel bonheur ! Mais que fera ce doigt, je vous le demande, une fois qu’il aura cessé de pointer le ciel et qu’il reprendra tristement sa place parmi les siens dans la main de sa propriétaire ? Nul ne le sait, et la question m’angoisse.

Je ne voudrais pourtant pas conclure sans un mot en faveur de cet Homo Sapiens que les créatures mutantes que nous sommes s’apprêtent sans trop d’états d’âme à abandonner aux poubelles de l’Histoire. Les créateurs d’Homo Pouvoirdachetus semblent l’ignorer, même pour le chrétien, certaines peines trouvent leur récompense ici-bas. Et saurais-je décrire le plaisir que j’éprouve à retrouver chaque semaine depuis de longues années, dans mon grisâtre Monoprix de quartier, les mêmes caissières de beaucoup plus de 50 ans avec lesquelles j’ai la joie d’échanger diverses considérations aussi ineptes qu’agréables sur le monde tel qu’il va ? Tout en fourrant mes courses dans un caddy chaque semaine plus déglingué, et dans l’anticipation de la peine qui m’attend, je traîne à la caisse, commente les prix (« Et mon pouvoir d’achat alors ? »), l’actualité (« Et Carla, elle en a elle, des problèmes de pouvoir d’achat ? On dirait quand on voit son tour de taille »), les nouveautés plus ou moins loufoques du magasin (« Ils le vendent ça, et à quel prix encore ? Moi j’en voudrais pas pour mon chien »), etc. Un vrai petit bonheur de l’existence auquel, n’en déplaise à Auchandirect.fr, je serai le dernier à renoncer, malgré les jeunes caissières qui progressivement prennent la place de leurs aînés, jeunettes qui pour la plupart semblent tellement planer au dessus de leur fonction qu’elles saisissent à peine du bout de leurs doigts délicats, et avec des airs de princesses égarées parmi les gueux, les courses de leurs infortunés clients auxquels elles ne daignent accorder la moindre attention, plongés qu’elles sont dans leurs rêves de Star Academy à laquelle elles se pensent naturellement destinées, à mille lieux de leur quotidien médiocre dont leurs mères paraissaient pourtant se contenter, sourire aux lèvres et tricot sur les épaules. Bénies soient-elles.

(1) On me pardonnera j’espère mais pas de photos de cette publicité ignoble dans cet article. On se contentera donc d’imaginer ce que j’espère donner à voir autrement qu’en copiant/collant. Comme au bon vieux temps d’avant.

(2) Homo Sapiens faisant ses courses que le créatif figure, au mépris de toute vraisemblance historique, et de façon très majoritaire, deux sur trois précisément, de sexe masculin ; sans doute s’agit-il de bien indiquer que l’obsolète et le ringard est essentiellement masculin alors que nous le savons depuis longtemps grâce au poète c’est la femme qui est l’avenir d’Homo Sapiens, sous la forme donc, ce que ne pouvait pas anticiper ce même poète égaré par ses amitiés staliniennes, d’Homo Pouvoirdachetus, mais j’arrête car j’entends déjà Marguerite se moquant à juste titre du victimisme dans lequel je sombre ici, après l’avoir tant critiqué ailleurs.