Un grand vent d’espoir s’est levé. Après des années et des décennies d’humiliation silencieuse et d’exil intérieur, le peuple de droite relève enfin la tête. Tout comme, en Amérique, Martin Luther King a affranchi l’homme noir de son joug, tout comme, pendant la révolution, Olympes de Gouges a fièrement affirmé les droits de la femme et de la citoyenne, Nicolas Sarkozy, à l’occasion de la présidentielle, a libéré la parole de l’homme de droite et lui a enfin permis d’affirmer ses droits humains de droite face à la doxa sénestrocratique et dextrophobe.
Depuis trop longtemps notre pays vivait sous la domination de la bien-pensance de gauche. Encore naguère dans certains milieux (notamment intellectuels), il était impossible de s’affirmer de droite sans subir l’opprobre de ses pairs. Il n’est qu’à prendre connaissance du témoignage émouvant d’Anne-Sophie Beauvais dans Le Figaro à propos de ce qu’elle a dû subir lors de sa scolarité à Sciences Po pour comprendre l’ampleur du mal qui rongea la France pendant des années. Nombre de nos concitoyens étudiants étaient contraints de vivre leur préférence politique dans le secret le plus dégradant sous peine de « devenir infréquentable[s] ». S’affirmer de droite, c’était devenir « le mouton noir du troupeau », c’était risquer d’être montré du doigt, vilipendé, ostracisé. Peut-on imaginer le mal-être de ces jeunes gens et jeunes filles honteux d’un engagement politique qui s’imposait à eux parfois presque malgré eux, se découvrant à l’adolescence différents des autres, et obligés de vivre leur « politicalité » dans le plus grand secret, sans parfois pouvoir se confier ni à leurs proches, ni à leur famille. Les études scientifiques manquent encore, mais il semble que les étudiants de droite, du fait de l’ostracisme dont ils sont victimes, connaissent encore aujourd’hui une surmortalité importante (notamment par suicide). Le mal de vivre des étudiants de droite, dont on suppute qu’il sont en moyenne plus dépendants que les autres des drogues et de l’alcool, mériterait aussi de faire l’objet d’enquêtes sociologiques sérieuses afin d’évaluer l’ampleur d’un phénomène qui faisait il y a encore peu l’objet d’une omerta indigne d’un grand pays démocratique tel que le nôtre. Il était plus que temps de mettre fin à ce tabou typiquement français. La dextrophobie en France a fait des ravages pendant des années dans notre pays, sans que personne ou presque n’en souffle mot (1). L’existence d’une forte minorité d’étudiants de droite dans les universités et grandes écoles françaises fut le secret le mieux gardé des années Mitterrand et même Chirac.
Heureusement, cette période honteuse pour l’histoire de notre pays touche à sa fin. Nicolas Sarkozy est celui qui a refusé de se laisser impressionner par la pensée dominante senestrocrate. Face aux intimidations des dominants de gauche, le candidat de la droite, pour la première fois, ne s’est pas dégonflé. Il s’est fièrement affirmé de droite, sans complexe. Quelle jubilation nous ressentions, nous ex-enfants honteux de la pensée de droite, lorsque nous l’entendions stigmatiser l’intolérance de ses adversaires, presque tous représentants, à un titre ou à un autre, de la pensée senestrocratique et dextrophobe. Sarkozy a refusé de courber l’échine. Il s’est rebellé contre l’ordre dominant imposé par les bien-pensants de tout poil, qui, sûrs de leur supériorité morale et intellectuelle, prétendaient encore, en plein XXIe siècle, imposer à tous un mode de pensée unique. Il a dénoncé dans les termes les plus vifs la dextrophobie criminelle de ses adversaires et a libéré le peuple de droite de toutes ses peurs.
Mais il faut aujourd’hui aller plus loin. Pour éviter le retour de l’hydre dextrophobe, une vigilance de tous les instants s’impose. Pour cela, la France doit faire amende honorable et faire face à son passé. Une loi spécifique de lutte contre la dextrophobie devra être votée au plus vite. Toute injure dextrophobe doit être criminalisée. Un homme ou une femme de droite victime d’une discrimination devra être en mesure de saisir la haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE), au même titre que les victimes d’autres discriminations fondées sur le sexe ou la couleur de peau par exemple. De même, il ne devra plus être possible, à moins de devoir en répondre devant les tribunaux, de lancer des injures dextrophobes en public.
Le 1er Mai, date symbolique s’il en est, devra être institué « journée de lutte contre la dextrophobie ». Dans les écoles, les collèges et les lycées les professeurs liront ce jour-là (qui ne sera plus férié afin de concrétiser le retour de la valeur-travail) une déclaration (inscrite dans la Constitution) des droits humains de droite qui prévoira notamment le droit de porter au poignet une montre en or massif sans craindre de subir les sarcasmes de ses concitoyens (trop longtemps, certains d’entre nous furent contraints de laisser leurs bijoux trop luxueux au coffre, un tel état de fait, indigne d’une grande démocratie, devra prendre fin). Cette lecture marquera le début de la droite-pride qui se tiendra ce jour-là dans toutes les villes de France, conjointement au grand défilé organisé par nos amis du Front national. Les défilés syndicaux qui ont également lieu ce jour-là ne seront pas interdits - il ne s’agit pas de reproduire l’intolérance de l’autre camp - mais toute injure dextrophobe devra en être bannie. Tout manquement à cette règle sera sévèrement réprimé.
Comme tout projet novateur et iconoclaste, ce projet suscitera des résistances. Certains mauvais esprits réactionnaires diront même qu’en se posant en victime, Nicolas Sarkozy n’a rien fait d’autre que d’emprunter à la gauche sa posture victimaire. Si tel est le cas, nous répondrons à ces mauvais esprits que la gauche n’a que ce qu’elle mérite, et qu’elle est punie par où elle a péché.
(1) Certains journaux courageux, tel le susnommé Figaro, faisant montre d’un esprit de résistance admirable, ouvraient cependant leurs colonnes à certains éditorialistes valeureux, tel Ivan Rioufol qui n’avait de cesse de pourfendre dans le désert « la bien-pensance de gauche ».
"Aussitôt après nous commence le monde que nous avons nommé, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne. Le monde qui fait le malin." Charles Péguy