Quand saurai-je dire enfin
Ce cœur qui doucement m’étreint
Lorsque, comme malgré moi je pense
A la terre de France ?
Qu’est-il ici de mystérieux
De sombre et de lumineux,
Qui donne formes humaines
A ces hêtres et ces chênes ?
(Serait-ce toi mon Dieu ?)
Seul mon jeune élan bientôt mort
Chaque nuit, chaque jour,
M’entraîne encore
Par le bitume du faubourg.
Maintenant je veux que la pluie me frappe
Que plus jamais je ne m’échappe
Puisqu’encore et encore je pense
A la terre de France.
Aujourd’hui je veux que mes pensées s’enfoncent,
Qu’elles soient dans le sol profond
Sauvegardées comme des données
Si demain toujours je pense,
A la terre de France.
Mais sans doute est-il obsolète
Ce délicieux frisson un peu bête,
Qui souvent me prend
Lorsque, comme malgré moi je pense
A la terre de France.
-----